La sortie en France de Ini Avan peut être l’occasion de mettre en valeur l’œuvre (ou, en tout cas, certaines facettes de l’œuvre) d’un cinéaste de première importance en l’inscrivant dans différentes perspectives. Nous nous contenterons ici de quelques suggestions élémentaires de programmation.
Le cinéma est encore tout jeune au Sri Lanka, puisque le premier film qui y a été produit et diffusé, Kadawunu Poronduwa (la Promesse brisée), date seulement de 1947. Comme dans beaucoup de pays, la plupart des films sont des produits de consommation locale, mais plusieurs auteurs srilankais ont émergé sur la scène cinématographique internationale. En dehors d'Handagama, il s'agit surtout de Lester James Peries et Vimukthi Jayasundara.
Les cinéastes srilankais se situent dans la zone d’influence du puissant cinéma indien. Ils se réfèrent inévitablement à ses codes, même lorsque – à la suite de Lester James Peries – ils entreprennent de s’en démarquer pour mieux affirmer leur indépendance. Il peut donc être pertinent de situer Ini Avan et les autres films d’Asoka Handagama dans le contexte du cinéma indien.
Ini Avan, This Is My Moon, Flying With One Wing... se situent dans un genre de mélodrame où des femmes maltraitées, bafouées, humiliées, luttent malgré tout pour affirmer leur indépendance.