Alain Bergala

Alain Bergala, né le 8 septembre 1943 à Brignoles, est un critique de cinéma, essayiste, scénariste et réalisateur français. Collaborateur des Cahiers du cinéma , il est connu notamment comme spécialiste de l'’œuvre de Jean-Luc Godard. Il enseigne à l'’Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle1 et à la FEMIS. En 2000, il est le conseiller cinéma de Jack Lang avec lequel il travaille dans la perspective de l'’introduction des arts dans les enseignements fondamentaux.Il développe sa conception de l'’enseignement du cinéma aux enfants dans son ouvrage L’'hypothèse cinéma et prend la direction de l'’'Eden Cinéma, une collection de DVD libre de droits pour une diffusion du cinéma en classe. Il est également commissaire d’exposition : Correspondances : Kiarostami Erice (Centre Pompidou 2007), Brune/Blonde (Cinémathèque française 2010), Pasolini Roma (Cinemathèque française 2013). Il réalise son premier long métrage Faux fuyants , co-réalisé avec Jean-Pierre Limosin au cours de l’'année 1982.

2016
Conversation entre Wang Bing et Alain Bergala
autour du film Argent amer



Traduction Pascale Wei-Guinot

Transcription par Marielle Millard
© ACOR, 23 juin 2017

« Sur le tournage, tout était complexe, mais on a réussi petit à petit à se faire des amis, à être acceptés par ces personnes. Le processus pour appréhender la façon de pénétrer dans ce qui ressemblait à une ville a été extrêmement long. Au début, c’était ça qui me préoccupait. Comment, petit à petit, s’approcher ? C’est pourquoi je parlais d’un autre film qui ferait partie de ce grand projet. Maintenant qu’il y a eu tout ce travail d’approche, ce qui va être intéressant, c’est de pouvoir parler de problématiques beaucoup plus complexes, douloureuses et des relations qui unissent les ouvriers dans les ateliers de confection. Alors que dans ce premier film, on se concentre sur le voyage depuis le Yunnan et la lente intégration dans ce lieu. » (Wang Bing)

2016
Entretien avec Alain Bergala
autour du film Ta'ang



17 octobre 2016
Propos recueillis par Emmanuel Atlan
et Catherine Bailhache

Transcription par Marielle Millard
© 2016 ACOR

« Comme à son habitude, Wang Bing s’efforce de trouver une place juste par rapport à la communauté qu’il est en train de filmer. C’est-à-dire à la fois « dans » la communauté et légèrement excentré, à la périphérie. Ni à l’intérieur ni à l’extérieur. Cette place est moins facile à tenir que dans d’autres de ses films, car ce n’est pas sa communauté nationale ni linguistique, même si elle en est visiblement proche. Et cette communauté de migrants ne cesse de bouger, de se déplacer, de se scinder. […] Dans ce dernier film, rien n’est jamais stable : il passe d’un camp à l’autre, d’une communauté à une autre. C’est une situation très instable qu’il ne veut pas rendre faussement lisible en restant avec le même groupe, en « l’installant » artificiellement dans son film. »

2015
Entretien avec Alain Bergala
autour du film A la folie



7 janvier 2015
Propos recueillis par Emmanuel Atlan,
Catherine Bailhache et Marielle Millard

Transcription par Marielle Millard
© 2015 ACOR

« Une des structures les plus permanentes dans son cinéma, depuis A l’ouest des rails, c’est le passage de l’intérieur des petites boîtes fermées, des petits cubes scénographiques, à l’étendue, à l’illimité. [...] Au début de ce film on se dit que dans un lieu d’enfermement il ne pourra plus retrouver ce principe stylistique fondamental. Mais la coursive lui permet de faire quand même le cinéma qui est le sien. C’est un espace de déambulation où de la perspective est possible. La seule différence, c’est qu’au lieu d’une étendue illimitée, on a affaire à une étendue en boucle où l’on peut parcourir des kilomètres, mais en repassant à chaque tour aux mêmes endroits. »


2014
Entretien avec Alain Bergala
autour du film les Trois sœurs du Yunnan

10 janvier 2014
Propos recueillis par Emmanuel Atlan, Catherine Bailhache et Charlotte Serrand
Transcription par Marielle Millard
© 2014 ACOR

« Ces gamines sont dans une situation de vie très dure, mais en même temps, il y a une grande vitalité, une force de caractère qui est tout le contraire de l'’abattement. Et même si on peut avoir au départ l’'impression d’'un monde médiéval, on voit que ce monde ne s’est pas arrêté. La gamine fait ses devoirs le soir, ils ont la télé, ils ne sont pas isolés, ils voient l’'autre Chine. Ils vivent quasiment dans des grottes mais ils voient ce qui se passe ailleurs. Ils ont conscience de leur situation très spéciale. »

2012
Entretien avec Alain Bergala
autour de Fengming et le Fossé



5 mars 2012
Propos recueillis par Catherine Bailhache, Marielle Millard et Julien Rejl
Transcription par Marielle Millard
© 2012 ACOR

« Quand on écoute, dans Fengming, par exemple, l'’arrivée au camp de cette femme, on ne l’imagine évidemment pas comme elle est dans le Fossé. C’est particulièrement vrai du cimetière, je ne m’'imaginais pas que ça ressemblait à ça : dans la fiction, c’est une sorte "d’installation", du "land art".
Fengming est d’abord un témoignage réel. Elle l’a vécu, il n’y a aucun doute sur la véracité de ce qu’'elle raconte, mais son récit fonctionne plus comme un récit de fiction, déclencheur d’imaginaire, que la fiction elle-même. »

Index général
Wang Bing

Autour de Wang Bing © ACOR