Gilles Grand

Très tôt, une des constantes est l’écoute ; la variable, plus tardive, est le partage de celle-ci. Une écoute effective ou idéalisée, fantasmée, conceptualisée. Dès 7 ans, pour la pratique, avec l’étude du solfège, puis celle d’un instrument, deux ans plus tard, le saxophone, ensuite, la guitare et très vite les synthétiseurs, les boites mystérieuses. L’opération la plus exigeante est la composition. Actif depuis 1972 jusqu’à aujourd’hui sans être toujours précis dans ses actions, Gilles Grand compose en différentes circonstances. La composition de musique de concert se limite pour l’instant entre 1981 et 1993, avec par exemple, les musiques électroniques titrées La fange se farde (1982), Dédicace (1982), Chateaux de sable (1985) pour bande seule et Quinze (1993) première composition entièrement numérique. La diffusion de ces musiques électroniques de concert se poursuit jusqu’à aujourd’hui sans son intervention, en France et à l’étranger.
La musique pour la scène est amorcée à Lyon, aux Théâtre Les Ateliers. Plus tard, à la demande du chorégraphe Dominique Bagouet, il compose pour le spectacle Mes amis (1984) d’après Emmanuel Bove, une production du TNP Villeurbanne et poursuit cette collaboration intense avec Le crawl de Lucien (1985), créé à Montpellier en présence parmi le public de John Cage et Merce Cunningham, ensuite Les petites pièces de Berlin (1988) créé au Hebbel-Theater à Berlin. De 1985 à 1990, il conçoit les musiques pour Michel Kelemenis et aussi, d’autres chorégraphes, dernièrement, Stéphanie Aubin pour le spectacle Légendes (2007).
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Pour La Revue de Littérature Générale, Olivier Cadiot l’incite à écrire les textes Tidadida (1995), puis Realaudio (1996). Après cela, pour les adaptations scéniques des livres de Cadiot, il initie la transformation en direct de la voix parlée avec Le colonel des zouaves (1997 à 2008), puis Retour définitif et durable de l’être aimé (2002) pour laquelle, il est compositeur en recherche à l’Ircam.
En 2005, en coproduction avec l’Ircam, il conçoit l’installation visuelle et sonore L’Amiral cherche une maison à louer pour l’exposition Dada du Centre Pompidou. En 2006, pour l’exposition La force de l’art, il conçoit avec l’artiste Niek van de Steeg Lectures / Structures au grand palais. A l’école nationale supérieure des beaux arts de Lyon en 2013, il débute l’activité de délégué artistique pour la conception de l’exposition Ondioligne.
Compositeur de musique électronique, ingénieur du son et rédacteur sur le son au cinéma, Gilles Grand est né à Lyon en 1958, plus précisément le 25 septembre à Oullins. Il suit une formation instrumentale, puis en musicologie et en composition électroacoustique. Il enseigne en École d’art, tout d’abord à Montpellier, puis à Nice et actuellement, à l’École nationale supérieure des beaux arts de Lyon. Il s’étonne de l’informatique depuis 1982 et d’internet depuis 1995 où il dépose quelques musiques sans fin. Il élabore en ligne avec l’artiste Jacques Julien Escape to quit (1998) et Escape to quit II (2002). Il est rédacteur aux Cahiers du cinéma de 2004 à 2007. Lors du FID 2007, Festival International Du cinéma de Marseille, il conçoit à la demande de Jean-Pierre Rehm la programmation de l’écran parallèle Presto ! déployant vingt-deux films centrés sur le son ou la musique. Depuis 2010, il prolonge chaque année cette sélection de films avec les écrans parallèles Paroles et musique, Conversations secrètes, Les fils du son et Chœur.

Les Jéli de Guinée-Bissau
(La Bataille de Tabatô de Joaõ Viana
vu et entendu par Gilles Grand)

Festival FIF 85 de La Roche-sur-Yon octobre 2013 © Gilles Grand
en collaboration avec Capricci et l’ACOR

[…] Le secret est une musique, un air qui aide à la paix, une paix au moins pour celui qui l’interprète, une paix offerte à celui qui l’écoute. João Viana sait depuis son premier plan-séquence se trouvant être aussi son premier film, que la connaissance de la musique peut toujours être offerte sans que jamais notre entendement n’en soit rassasié.

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Séance publique
(La Bataille de Tabatô de Joaõ Viana
le film vu et entendu par Gilles Grand)

20 octobre 2013 au FIF 85 de La Roche-sur-Yon© Gilles Grand,
en collaboration avec Capricci et l’ACOR
Transcription par Marielle Millard

[…] Par exemple, si un Occidental considère que les instruments de musique africains sont ceux qui ont le son le plus sale, il aurait raison, simplement parce que le régime des sons propres est complètement occupé par les animaux. Le moindre animal, comme la moindre plante verte, occupe un territoire acoustique tellement grand, que la seule place que l’humain a trouvée, c’est de rajouter des petits bouts de ferraille, des trucs, pour que ça fasse ce que fait très bien le balafon à la fin. C’est un son qui est loin d’être un « Dunh », celui d’un doundounba mais plutôt quelque chose qui est « Dzrzrz », qui est bruité, et bruité pour se distinguer des insectes, des oiseaux et de tout ce régime sonore. Il y a une opposition entre un rythme de vie très lent et une façon de faire la musique qui peut être très bruitée et quant à ce qui se dit, à ce qui se partage, c’est dans l’apaisement et la discrétion.

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Index général

Textes © Gilles Grand en collaboration avec Capricci et l’ACOR