Adrien Dénouette

Adrien Dénouette est critique de cinéma. Il contribue aux revues Carbone et Critikat, ainsi qu'au magazine Trois Couleurs. Il enseigne par ailleurs la critique de cinéma à l'Université Paris-Diderot, intervient auprès d'enfants du primaire pour le Forum de images, et présente des films dans différentes salles ou pour le compte d'acteurs culturels.
(Photo © 2016, DR)

2018

« Au miroir d’un pachyderme »
07 décembre 2018



[…]  D’une lucidité tranchante dans sa vision de la Chine contemporaine, An Elephant Sitting Still ne se laisse jamais glisser sur la pente molle des envies d’ailleurs de ses adolescents. Et si le récit finit bien par en conduire deux à Manzhouli, cette ville focalisant la curiosité de tous à cause d’un éléphant assis et insensible à la présence des visiteurs (« Pourquoi ne bouge-t-il pas cet idiot ? », se demande le voyou), c’est pour mieux les abandonner en chemin, sur la route sans issue de leurs espoirs stériles.

2018

« Brûlures d'ennui »
25 septembre 2018



[…]  Virgil Vernier serait plutôt une espèce d’ange gardien des enfants de la télé, et Sophia Antipolis l’hospice de ses freaks, une fiction moins « réaliste » ou « documentaire » que simplement dans un rapport d’intégrité avec le réel. À ce jour, dans ce cinéma français impatient de phosphorer sur « l’état du monde », il faut bien reconnaître qu’il est un peu le seul dont la boussole indique le nord de la télévision. C’est pourtant là, vers cette machine à recycler l’ennui pour le vendre sous la forme d’un show, que convergent le plus de solitudes. C’est pourquoi Sophia Antipolis n’en est pas l’envers (il n’existe pas) mais l’à-côté : le sas d’avant le storytelling du « Tellement vrai », qui n’est pas forcément un mensonge, mais la réalité augmentée par l’effet loupe du petit écran.

2018

« Sauver les apparences »
07 août 2018






[…]  À l’image de sa protagoniste éponyme, victime toute désignée d’un monde qui n’attend rien d’elle (sinon qu’elle ne fasse pas de vagues), Sofia surprend constamment ses propres stéréotypes pour mieux les remettre en question, dressant de la société marocaine une description plus nuancée qu’on ne pourrait le croire.

2016

L'Avers du décor
28 décembre 2016

[…]  Au fond, c’est toute la beauté de ce documentaire troquant informations chiffrées et arrière plan sociologique contre des références de cinéphile : arracher ces corps aux statistiques de la misère, les insérer dans un pur décor sans envers, c’est affirmer que les sortilèges du cinéma ont un plus grand pouvoir que les annales scabreuses du quotidien. Prendre ces jeunes roms pour objet de désir, les regarder se pavaner, c’est honorer leur volonté de ne pas se laisser enfermer dans la violence : car leurs anecdotes mensongères, par lesquelles ils jouent à s’embellir, sont autant d’esquives à l’apitoiement des autres.
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