L'image a d'abord la consistance liquide d'un ondoiement bleuté. Des points verts glissent à sa surface, comme des herbes ou des étoiles lointaines, tandis qu'aux nappes vibratiles du synthétiseur se mêlent ululements, bruissements, stridulations. Puis des lignes apparaissent, un coin se forme. Du plafond un instant confondu avec un lac ou une voûte cosmique, nous retombons sur terre. Mais la surprise et la désorientation ne cessent pas pour autant. Un corps à la posture étrange gît sur un lit, recouvert d'une épaisse pelote lumineuse – écume ou voie lactée, selon que l'on voudra filer la métaphore maritime ou céleste. Echappant peu à peu à la stupeur initiale, le spectateur commence cependant à circonscrire, nommer, identifier : une chambre, un enfant, une adulte qui veille sur lui. Cela ressemble à une forme de thérapie. Bientôt la musique ralentit, s'étire, se déforme. Il n'y a plus de piles.