Est-ce que tu peux préciser : au moment de sa mort, le sorcier refuse de s’occuper d’elle. Il demande qu’elle soit enterrée plus loin.
C’est de mort qu’il s’agit. C’est normal, parce que ces sorciers travaillent la vie, pas la mort.
Pour revenir sur les questions de rite, pour simplifier, est-ce que tu peux nous expliquer ce qu’est le village de Tabatô, ce qu’il représente en termes de musique, de tradition orale, les griots ?
Le film ce n’est pas seulement Tabatô, c’est toute la Guinée. C’est très lié à ce personnage de la fille.
Il y a trois lieux dans le film.
Bolama est lié au père, Bissau à la file et Tabatô au jeune musicien. Bolama est une ville complètement déserte. C’est l’ancienne capitale du Portugal en Guinée. Elle est vide. C’est une ville fantôme. On voit seulement les monuments et les bâtiments et il y a des oiseaux étranges dans le ciel. Tabatô, dans cette idée de dijundade, ça a à voir avec les griots, les griots sont partout, ils sont toujours en circulation, mais il y a un point fixe et ce point fixe, c’est Tabatô.
C’est un peu le Jérusalem des griots ?
Non, c’est une plateforme, tout le monde passe par Tabatô, les vieux sont là et beaucoup de jeunes aussi. C’est la famille qui est là. Ils partent, ils viennent.